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Communication Homme/Animale : entre illusions et malentendus

Depuis la parution de son livre Mondes animaux et monde humain suivi de La théorie de la signification en 1934, nous savons que les animaux et les hommes vivent dans des « mondes » distincts et non superposables. Dans une phrase restée célèbre, J.Von Uexkull nous initie à ces mondes qui comme des « bulles de savon » s’entrecroisent sans jamais se choquer. En effet après avoir invalidé l’idée d’un milieu commun propre à tous les animaux, il utilise la notion de « monde » propre à chaque espèces animales dans lesquels les animaux deviennent des sujets agissants. Il rompt ainsi avec la tradition philosophique héritée de Descartes qui voyait en l’animal un objet mais aussi avec les théories béhavioristes très influentes à l’époque. Selon Uexkull l’animal agit et perçoit, dans son monde, des objets signifiants avec lesquels il interagit. C’est ainsi qu’il fera de l’exemple de la tique un modèle pour montrer que quel que soit la richesse de ce « monde », l’animal, en son sein, agit de façon subjective en fonction des modifications de l’environnement et des objets qui s’y trouvent. Mais si nous ne vivons pas dans un monde commun, si nos organes sensoriels ne perçoivent pas les objets de la même manière, si chaque espèce animale appréhende son milieu avec une perception spatio-temporelle différente de la nôtre alors comment nous est-il possible de communiquer ? Existe-t-il un langage universel qui nous permettrait de nous comprendre ? Existe-t-il un monde en partage dans lequel il nous serait possible de partager et d’échanger des désirs, des émotions et des sentiments ? Ce sont des questions sur lesquelles il n’existe aucun consensus scientifique à l’heure actuelle mais qui méritent, à mon sens, toute notre attention. En médiation animale nous tentons au quotidien d’ouvrir une voie sensible et réfléchie pour tenter de donner à voir et à entendre une communication la moins mauvaise possible, un entre-deux parfois difficille à tenir. En effet, entre les dérives ésotériques et mystiques de la communication intuitive avec les animaux (même par delà la mort) et le scepticisme d’un communication exclusivement anthropomorphique et illusoire, il y a un chemin étroit et périlleux…

Illusion d’un monde commun et anthropomorphisme

Chacun d’entre nous pourraient, à l’envie, multiplier des exemples et anecdotes où, loin d’une illusion, l’animal tente de nous envoyer des messages si évidents qu’il est impossible de ne pas les interpréter ? Nos chiens, nos chats, nos chevaux, animaux qui vivent avec nous depuis des millénaires ont des comportements affiliatifs et ne cessent d’attirer toute notre attention. Regards, mimiques, gestuelle… et même parfois comportements « déviants », il existe un large spectre en ce qui concerne l’ensemble des messages qu’ils tentent de nous envoyer et que nous tentons de comprendre avec plus ou moins de talent…

Des messages évidents disions nous ? Peut être devrions nous dirent qu’ils nous ont paru évidents, de là à dire qu’ils l’étaient ! Le problème avec les évidences… Il est bon au contraire de se demander si nous avons reçu le bon message ou si celui-ci n’est pas passé sous le tamis de nos fantasmes ? La question en ce sens reviendrait à se demander si la communication avec les animaux domestiques n’est-elle pas le reflet de nos projections anthropomorphiques ? Ne faisons-nous pas les questions et les réponses à partir des « pré » conçus et des présupposés que nous pensons indiscutables ? Si vous ne l’avez jamais fait, je vous propose cette expérience: demandez dans la rue à des personnes prises au hasard d’approcher d’un chien et observez la manière dont ils interagissent ensemble. Demandez leur d’interpréter ensuite ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont perçus et ceux qu’ils ont cru comprendre ou percevoir… Personne ou presque n’aura réussi à percevoir l’essentiel du message mais simplement quelques détails annexes et insignifiants. Nous serions sans doute surpris, également, de voir que l’interprétation serait différente en fonction des conceptions des uns ou des autres sur les chiens. Je ne suis d’ailleurs pas sûr que les propriétaires d’animaux seraient au premier rang des meilleurs interprètes.

Acceptons l’idée donc, que la langue des chiens est une langue inconnu pour la plupart d’entre-nous. Je ne suis pas sûr de pouvoir dire, pour ma part et malgré des années d’expériences, que mes interprétations soient plus « justes » que celles de la majorité des participants de cette expérience. Existe-t-il un code universel qui légitime certaines interprétations aux profit d’autres ? Sur quoi s’appuient les experts du comportement animal ? Sur des travaux d’éthologues qui eux mêmes reconnaissent l’impossibilité de définir un code stable et fiable en toutes circonstances. La seule chose dont nous pourrions nous enorgueillir, peut être, c’est de l’effort quotidien pour refuser les évidences et reconnaître la difficulté de préserver les apparences de relations inabouties. « La langue » des chiens, ces animaux que nous connaissons plus que les autres, est à l’évidence une langue morte ou hieroglyphique pour la plupart d’entre nous. Celui qui prétend discuter avec tous chiens en toutes circonstances est au mieux un escroc, au pire un mythomane…

Pourtant, malgré cela, nous avons l’air de nous accommoder plus ou moins bien de tous les malentendus qui parsèment nos relations quotidiennes. Nous faisons bon gré mal gré de relations imparfaites et nous sommes nombreux à nous satisfaire des interactions que nous avons avec les chiens et inversement… A ceci près que les SPA et autres chenil sont remplis d’animaux et attestent, malgré tout, de la difficulté des êtres humains à s’engager, à s’attacher et à comprendre les comportements et les véritables besoins de ces êtres si familiers et pourtant si différents… Parlez en à un comportementaliste et il vous dira que la plupart des problèmes et des incompréhensions du quotidien proviennent en majorité de notre piètre capacité à interpréter les messages et les comportements de nos compagnons. Que nous reste-t-il alors d’une cohabitation de plusieurs siècles. Peut être la capacité à vivre sur des malentendus…

Le problème majeur donc, c’est que, la plupart du temps, les humains ne se donnent même pas la peine d’interpréter les messages et se contentent de rester sur des préjugés et des représentations simplistes. Pourquoi un chien détruit un appartement en l’absence de ses maîtres ? Pourquoi le chat se jette dans les jambes et griffe à chaque fois que je passe à portée du canapé ? Que tentent-ils de nous dire ou d’où vient l’incompréhension et le trouble engendré par ces situations connues de tous les comportementalistes ou éducateurs ?…. Bien sûr, celui qui se demande « pourquoi » est déjà en partie sur la bonne voie . Pourtant la plupart des gens tombent souvent dans l’écueil d’interprétations qui sont trop anthropomorphiques ou issues d’un modèle auto-réalisant (modèle hiérarchique par ex…). Insistons sur le fait évident qu’il n’existe aucun comportement sans signification chez un animal (pas plus que chez les humains) et que l’incompréhension vient toujours de notre ignorance à l’interpréter et à nous y adapter. Nous voulons sans cesse que les animaux s’adaptent à notre monde mais nous sommes souvent incapables de nous accommoder à des comportements qui ne sont pas les notre et dont nous nous questionnons que rarement sur leurs origines (ce qui reviendrait à questionner nos propres incohérences). Il y a chez l’humain, en général, cette façon de lire le monde sans jamais tenter de se décentrer de la posture anthropocentrique dans laquelle il s’est placé. Lire le comportement de l’animal à partir du comportement humain, en ce sens faire preuve d’anthropomorphisme, revient à nier les besoins fondamentaux des animaux et à ne voir en eux que le pâle reflet de nos névroses et nos angoisses existentielles. Si l’animal est étranger, certes, il n’y a jamais d’étrangeté dans les comportements des êtres vivants, quels qu’ils soient.

Mondes animaux Monde humain

Revenons aux travaux de V. Uexkull puis à ceux de Buytendijk qui développera certains aspects par la suite. Loin de nous refermer, à jamais, la porte de ces mondes qui ne sont pas les nôtres ils nous invitent à découvrir, par inférence, ce que sont ces espaces « internes » sensori-moteurs et signifiants et ce à partir de l’étude de la physiologie et de leurs performances. Comme pour la tique il est possible de comprendre pour chaque animal, si nous prenons le temps de les observer dans leur milieu d’origine, de comprendre et de saisir les objets signifiants ainsi que la manière dont, avec leurs organes sensoriels, ils appréhendent le monde dans lequel ils vivent. Pour ceux qui vivent au contact quotidien de chiens ou de chats il est possible de comprendre les motivations et les significations propres des « objets » qui parsèment leur monde. Toutefois on peut s’interroger sur notre capacité à prendre de la distance avec ce monde qui est le notre et qu’il nous faudra envisager différemment tel un Morpheus dans Matrix. Abordant les théories de Van Uexkull à la lumière de réflexions plus contemporaines D.Lestel nous met d’ailleurs en garde des biais d’une telle démarche : les entraves à la compréhension ne sont pas tant, en ce sens, l’anthropomorphisme que « la réduction du monde animal à l’observable et au fonctionnel ». A ce stade deux dangers nous guettent donc, la surestimation et la sous-estimation de la richesse de ce monde qui n’est pas le notre.

Par le passé, dans différents contextes, en position d’observateur, j’ai pu souvent constaté à quel point les propriétaires d’animaux de compagnie ne savaient ni lire ni comprendre les comportements et les besoins de leurs animaux de compagnie. Pire il interprétaient souvent les messages dans le sens opposé de celui que tentaient de formuler l’animal et inversement. Pourtant chacun d’entre eux passaient leur temps à tenter de communiquer et on ne pouvait les soupçonner d’y mettre de la mauvaise volonté. Mais alors comment comprendre que nous partagions toujours autant l’envie d’entrer en contact si toutes les communications paraissent tant voués à l’échec ?

Mais alors comment réduire la distance qui nous sépare d’eux afin de tenter les connaître un peu mieux ? Comment perçoivent-ils le monde et comment nous perçoivent-ils ? Peut-on envisager les pensées et les intentions de l’autre dans un monde différent du sien ? Tant de questions qui restent encore en suspens. Pourtant, si nous souhaitons faire de la rencontre un moment authentique il faut tenter de répondre à quelques-unes de ces questions. Avant toute chose intéressons nous à la manière dont nous, être humains, entrons en communication, afin de tenter d’élargir la question à la communication animale.

La carte n’est pas le territoire

Vouloir entrer en communication avec les animaux, comprendre comment ils échangent des messages et tenter d’interpréter les codes c’est donc se mettre dans la peau de l’éthologue qui, par l’observation ou la mise en œuvre de protocoles de recherche, cherche à comprendre les comportements des animaux dans leur milieu naturel. Quel que soit son espèce, sa famille, son âge, il semble celui-ci se donne pour mission d’observer les animaux avec une nécessaire prise de distance de ses affects afin d’être le plus objectif possible. Vous avez lu « Dans la peau d’un chien » ou « Comment parler chien » et vous pensez être, de façon légitime, équipés pour l’aventure…

Pour comprendre comment un animal perçoit le monde il faut, de toute évidence, connaître et comprendre comment fonctionnent ses organes sensoriels mais aussi la manière dont le cerveau de celui-ci traite les informations. Grâce à l’éthologie, bien qu’il nous reste encore de nombreuses choses à découvrir, nous avons faits des progrès majeurs ces dernières années sur la manière dont les animaux perçoivent le monde. Nous savons comment fonctionnent les organes sensoriels de nombreux animaux et leur degré de développement. Nous savons que les loups peuvent percevoir des odeurs à des kilomètres… Nous savons aussi la précision du regard du rapace… Nous savons que les abeilles communiquent entre elles par une danse… Les observations de terrain sont enrichies par des expériences en laboratoire avec un impressionnant progrès des instruments et des machines qui nous permettent de connaitre les animaux jusqu’aux moindre détail! Nous savons que les baleines utilisent les basses fréquences et qu’elles sont inaudibles pour nous… Nous avons découvert les phéromones indispensables à la communication des fourmis, des insectes en général mais aussi des mammifères et pourtant nous ne savons plus interpréter les signes.

On est pourtant en droit de se demander si ces connaissances, précieuses par ailleurs, nous sont utiles lorsque il s’agit  d’imaginer ce qui se passe dans la tête des animaux ? N’ayant pas la capacité de modifier nos propres perceptions comme le ferait un chaman, il nous faut accepter de ne pouvoir totalement pénétrer l’esprit de l’animal de sorte que nous ne puissions voir comme il voit ou entendre comme il entend… Nous sommes, par nature, condamnés à une expérience partielle et en partie illusoire mais à nous de faire travailler notre imagination.

Imaginons  que nous souhaitions “voir” le monde comme le verrait un aigle en plein vol stationnaire recherchant une proie. Muni d’un appareil qui permette de modifier notre vision afin d’approcher au plus près la précision et l’acuité du regard de l’aigle, nous embarquons dans un planeur pour voler à 2000 m d’altitude comme le font régulièrement les aigles. Imaginez sentir les courants vous porter, ressentez les changements de température et de pressions atmosphériques, observez le monde à vos pieds et la puissance que cela vous procure. Malgré la débauche de moyen et malgré la débauche technique que demanderait une telle expérience pourrions nous dire que nous avons perçu le monde tel que le perçoit l’aigle ? Il y a des chances que la représentation mentale du temps et de l’espace observé soit très éloigné de celle d’un aigle. Les sensations et les émotions ressenties seront conditionnés par l’expérience charnelle et l’expérience des sens. Vos yeux ne se sont sans doute pas posés là où ceux de l’aigle se posent, votre regard étant attiré par des détails, des formes, des objets qui ont une signification dans notre monde et pas dans le sien. L’air sur ces plumes, la pression, les changements de température, chacun de vous aura vécu une expérience singulière et différente. Vous aurez peut être repéré des éléments signifiants pour vous qui seront des détails pour l’animal. A l’inverse celui-ci aura détecter des éléments précis que votre cerveau aura décidé d’ignorer. Alors que vous aurez observé un entrelacs de champs cultivés, des successions de forêts et de surfaces agricoles, de routes et de voies de communication, des fleuves et des lacs, l’aigle aura sans doute perçu de précieux détails et une succession d’environnements propices à trouver des proies. Les animaux en général voient les détails alors que l’homme a une prédisposition à la vision généralisée. S’il nous était possible de dérouler la carte mentale de l’aigle à côté de la nôtre nous aurions l’impression qu’elle ne représente pas un même espace survolé. Vivant une même expérience l’homme et l’animal auront toujours deux représentations très différentes d’une même réalité ! Notre représentation des images mentales des animaux sera toujours biaisé et lacunaire. Comme le dit Alfred Korzybski dans un titre devenu célèbre “la carte n’est pas le territoire”.

Ici, le problème le plus important vient sans doute que la perception est un processus actif et complexe du traitement de l’information par le cerveau de l’animal, celui-ci ayant pour but de calculer et analyser des données afin de servir des fonctions spécifiques. Pour apprécier les différences entre nos perceptions et celles des animaux il est donc essentiel de dépasser la simple étude des organes du sens et de la comparaison de leur degré de développement. La différence entre les mondes perceptifs ne tiennent pas simplement à la quantité d’informations traitées par les récepteurs sensoriels mais bien davantage à la manière de trier les impressions reçues puis de les analyser et ce en lien avec un programme génétique spécifique.

Nous n’avons pas le bon équipement.

L’évolution a fait de nous ce que nous sommes et la variété des caractères perceptifs est en lien avec la singularité et les particularités de chaque espèce animale. Certains animaux, par exemple, bien que domestiqués, gardent de nombreux comportements grégaires héritées de leurs ancêtres qui étaient, dans la nature, des proies. Le cheval, l’âne, les chèvres, etc, ont des yeux très écartés l’un de l’autre et peuvent ainsi avoir une vision périphérique à 360 degrés (avec un seul angle mort derrière l’échine). Ils peuvent ainsi détecter des individus qui viennent de toute part et gardent, en toutes circonstances “un oeil” ouvert et maintiennent leur vigilance en toutes circonstances. Le moindre mouvement suspect ou trop brusque sera considéré et analysé par le système nerveux comme menaçant et entraînera une réponse de protection ou de fuite. En règle générale ces animaux ont une sensibilité sensorielle que nous n’avons pas et une manière singulière de combiner les différentes informations provenant des différents organes pour produire une réponse signifiante et adaptée. En ce qui nous concerne, être humains, nous avons développé notre vision au détriment de l’odorat et l’ouïe. Il nous faut une pratique longue et régulière pour tenter de redonner à ces sens un peu plus d’acuité et de valeur dans la relation aux animaux. L’expérience des personnes ayant perdus la vue nous montre que nous pouvons, par apprentissage, améliorer et développer nos sens. La difficulté vient de comprendre les habiletés sensorielles que nous possédons pas (du moins de manière consciente) comme l’émission et la réception de signaux chimiques, les phéromones. Nous ne possédons pas, non plus, la faculté d’émettre et de recevoir certains sons émis à basse fréquence. Enfin certains  animaux semblent capables, avec finesse, de connaître l’état émotionnel de celui qui est en face de lui non plus avec des signes extérieurs mais aussi avec l’analyse de la dilatation des pupilles, des battements du coeur, du niveau d’adrénaline présent chez celui qui fait face. Les chiens s’ils sentent un haut niveau d’adrénaline, envisagent la situation comme dangereuse et peuvent, selon leur niveau d’anxiété, attaquer ou fuir.

Le cerveau de chaque animal donc, en fonction des caractéristiques propres à son espèce (malgré des différences individuelles), analyse les stimulus de façon différente de sorte qu’il est quasiment impossible d’éprouver, de l’intérieur, la manière dont ils perçoivent le monde. Il nous faut donc élaborer des théories spéculatives et une schématisation approximative des contours du monde sensoriel de l’animal ainsi que de ses émotions, de son intériorité donc,  pour tenter de les comprendre le plus sérieusement possible. Bref, quelque soit la manière dont on s’y prend il semble impossible de ne pas faire du malentendu un principe inévitable… et peut être salvateur.

On ne peut pas ne pas communiquer.

Malgré les défauts et les carences de nos aptitudes à communiquer avec les animaux il faut dire qu’à notre corps défendant nous communiquons quand même. Comme nous l’avons vu nous transmettons de nombreux messages de manière volontaire mais la majorité des messages sont certainement inconscients et irraisonnés. Les mouvements, les gestes, les postures, le regard, l’intonation, les bruits mais aussi les odeurs, les messages chimiques et hormonaux trahissent nos intentions. S’ils sont un obstacle majeur à une tentative de communication congruente et efficace, ils permettent néanmoins de rester en lien et nourissent nos relations. « La nature ayant peur du vide » toute rencontre est communication et nous émettons sans cesse des messages qui sont perçus ou non par nos interlocuteurs. La plupart des animaux qui vivent avec l’homme depuis des milliers d’années décryptent et connaissent d’ailleurs, avec finesse nos états d’âmes. Ils sont beaucoup plus habiles que nous à comprendre nos intentions et nos humeurs au travers de micro-comportements involontaires. Les êtres humains, eux, passent leur temps à généraliser et à formuler des hypothèses. Ce qui est une évolution majeur du développement de notre intelligence s’avère néanmoins un inconvénient majeur lorsqu’il s’agit de comprendre les animaux. En effet nous remarquons souvent, dans le comportement de l’autre ce que nous nous attendons à trouver pour délaisser l’essentiel du message. De manière inconsciente nous percevons de nombreux signes que le cerveau décide ne pas traiter au profit d’autres plus signifiant dans une communication humaine. Au niveau conscient, à l’inverse, nous percevons des schémas et non des données sensorielles brutes comme c’est le cas pour beaucoup d’animaux. En quelques sorte nous pourrions dire que la performance de notre cerveau pourrait conduire à notre perte si nous devions revenir à un état de nature. Celui filtre trop de détails insignifiants dans un environnement humain mais tellement signifiant lorsqu’il s’agit de vivre au contact des animaux. Il faut donc se méfier de soi-même et de ses erreurs interprétatives, éviter en quelque sorte de voir des évidences là où les réponses sont aléatoires et subjectives.

Le malentendu comme principe de communication.

Puisqu’il n’est pas possible de ne pas communiquer, puisqu’il parait difficile d’avoir une communication efficace et saine alors que faire ?

En ce qui me concerne la lumière est venu d’un article de Christine et Véronique Servais intitulé « Le malentendu comme structure de communication »

Dans un jolie retournement de regard elles nous disent qu’un monde partagé n’est pas un monde commun « mais cela signifie qu’il y a un commun qui nous tient ensemble, dans la mesure où il nous sépare, qui est notre ligne de partage et qui nous partage au sens où nous ne sommes pas identiques à nous mêmes ». Il n’y a donc pas de lecture objective et universelle qui nous permettrait de nous entendre et de nous comprendre. On ne pas prétendre tout comprendre de l’autre et ainsi comme le font certains spécialistes prétendre à une posture « sachante » et savante. Ne pas se comprendre, en ce sens, c’est accepter que l’autre est différent, c’est accepter de ne pas le confondre avec soi, c’est accepter la richesse de son monde tout autant que son originalité et sa singularité. Comprenons enfin que si nous ne souhaitons pas réduire l’altérité pour garantir à l’autre toute sa richesse il faut alors se poser la bonne question: comment maintenir et alimenter un rapport, une relation afin qu’elle dure dans le temps et quelle soit respectueuse du bien être de chacun ? C’est une façon de ne pas répondre à la question initiale et pourtant d’émettre la seule réponse valable à mes yeux. pour le reste je vous invite à lire ce bel article.

ARRICASTRES Arnaud

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